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Rasbora Fansub   

The Climbers

Admin | Publié le 11.05.20 15:23 | 246 Vues

Titre Original : Pan deng zhe
Pays : Chine
Date de sortie :30 septembre 2019
Réalisateur : Daniel Lee (as Rengang Li)
Acteurs : Jing Wu, Ziyi Zhang, Boran Jing
Genres : Action, Sport
Durée :125 minutes

Synopsis

En 1960, une équipe nationale d'alpinisme chinoise réussit l'ascension de l'Everest, par sa face la plus périlleuse, la face Nord-Est. Mais cet exploit n'est pas reconnu par la communauté internationale, de fait de l'absence de preuves, dont des photos au sommet. Le gouvernement chinois décide donc de rééditer l'exploit en 1975, à l'occasion d'une mission scientifique ayant pour but de déterminer la hauteur réelle du mont Everest et demande aux rescapés de la première expédition de mener cette seconde mission.

Informations supplémentaires

Le Népal ayant fermé ses frontières aux alpinistes étrangers, c’est d’abord par le nord et le versant tibétain de la montagne que débuta la conquête de l’Everest. Les Anglais, Georges Mallory en tête, y firent quelques tentatives notables dans les années 1920 avant que Bill Tilman, Eric Shipton et Frank Smythe ne reprennent le flambeau dans les années 1930, sans plus de réussite. Si Edmund Hillary et les Anglais trouvèrent finalement la clé du succès en 1953 sur le versant népalais enfin accessible, la première ascension de l’arête nord restait à faire et, dès la fin des années 1950, Mao Zedong y vit une belle occasion de prouver au monde la capacité de la République Populaire à « déplacer les montagnes ». C’est ainsi qu’au printemps 1960, une armée de 214 alpinistes débarquèrent sur le glacier du Rongbuk.



1960 : l’ombre d’un doute

Le 25 mars à midi, sous un soleil radieux, tous les membres de l’équipe sont rassemblés au camp de base pour voir leur drapeau national hissé au son de l’hymne chinois, avec un seul mot d’ordre : « Nous n’abandonnerons pas tant que le mont Everest ne sera pas conquis ». Le 24 mai, après une première tentative avortée à cause la météo, quatre grimpeurs atteignent le pied du second ressaut, passage clé de la voie, à 8 600 mètres. Liu Lien-man décide alors de sacrifier ses chances de sommet pour jouer le rôle d’échelle humaine et permettre à ses camarades de franchir le ressaut dont l’escalade nécessitera trois heures d’efforts soutenus qui auront vidé leurs réserves d’oxygène. A 4h20, heure de Pékin, Wang Fu-chou, Chu Yin-hua et le Tibétain Konbu déposent enfin au sommet le buste de Mao qu’ils se traînent, telle une enclume, depuis leur départ du col nord 19 heures plus tôt. Ils ramassent quelques cailloux pour les offrir au Grand Timonier mais il fait malheureusement trop sombre pour prendre des photos. Le 30 mai, tout le monde est de retour sain et sauf au camp de base où l’on fête les héros à la gloire du parti.

A la fin du récit de cette expédition paru en 1961 dans l’Alpine Journal, sous la plume de Shih Chan-Chun (membre de l’expédition), on trouve une note assez complète de l’éditeur, qui remet sérieusement en doute cette ascension. En plus de l’absence de preuve, l’Alpine Journal soulève le fait que dans les « Démocraties Populaires », les organes de propagande soumettent souvent les auteurs à la censure et que l’on peut ainsi douter de l’entière véracité du récit. Il pointe ensuite le manque de détails topographiques dans le récit de la fin de l’ascension, certaines contradictions dans les différents récits publiés puis ajoute qu’avec l’obscurité, la fatigue et le manque d’oxygène, il est aisé de confondre une petite bosse avec le sommet. La note se termine par une étude approfondie signée T. S. Blakeney, des photos ramenées par les Chinois. Après comparaison avec des clichés d’autres expéditions, Blakeney conclut qu’il existe de sérieuses ambiguïtés entre le récit et les photos des Chinois et que leur ascension bien que possible doit être considérée comme non prouvée.



1975 : une échelle au second ressaut et un trépied au sommet

Quinze ans après la première contestée, 300 alpinistes chinois repartent pour le versant nord de l’Everest avec cette fois-ci dans leur bagages, en plus de l’amour du parti, de quoi prouver leur ascension de manière indiscutable. Le 17 mai, quinze hommes et trois femmes quittent le camp de base en direction du sommet. Le 25 mai, une première cordée arrive au pied du second ressaut qu’elle équipe d’une échelle métallique pour permettre au deuxième groupe de le franchir facilement. Le 27 mai, la cordée d’assaut composée de huit hommes et une femme se met en route depuis le dernier camp, franchit le ressaut grâce à l’échelle et atteint le sommet à 14h30. A cet instant, la Tibétaine Phanthog (Pandouo de son nom tibétain) pense être la première femme sur le Toit du Monde puisqu’elle ignore qu’elle a été devancée quelques jours auparavant par la Japonaise Junko Tabei. Qu’importe, « Cet extraordinaire exploit réalisé par de vaillants alpinistes montre de façon indiscutable que sous la direction du parti communiste chinois et en se guidant sur la ligne révolutionnaire du président Mao, il n’est pas de difficulté qui puisse arrêter la marche victorieuse du peuple chinois, il n’est pas de haut sommet qu’il ne puisse vaincre. » peut-on lire dans Le quotidien du peuple, organe de propagande s’il en est, le 6 juin 1975.

Cette fois-ci, il fait grand jour et pendant que les appareils photo s’activent pour fournir de la preuve à tout va, on installe solidement un trépied métallique qui permet de fixer le drapeau rouge à étoiles. Si le buste de Mao de 1960 n’a jamais été retrouvé, l’expédition Bonington victorieuse de la face sud-ouest à l’automne suivant put se servir du trépied pour attester sa réussite en même temps que celle des Chinois. L’échelle du second ressaut est aujourd’hui toujours en place et rend bien des services à ceux qui préfèrent éviter la scabreuse technique de la courte-échelle. On regrettera simplement que les plus éminents membres du parti n’aient pas pensé à rebaptiser le col nord en « col Mao ». En même temps, ils n’étaient pas là pour rire…

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